Le quotidien de l’université de Harvard, géré par les étudiants, a annoncé son soutien et son adhésion à la campagne de boycott, désinvestissement et sanctions (BDS) contre l’occupation israélienne, ce qui en fait l’une des mesures les plus importantes prises par une université américaine contre l’occupation.
Le comité de rédaction du Harvard Crimson a annoncé [le 30 avril] dans son journal qu’il soutient désormais "fièrement" le mouvement BDS, déclarant que "nous sommes fiers d’apporter enfin notre soutien à la fois à la libération palestinienne et au BDS - et nous appelons tout le monde à faire de même".
Le comité de rédaction du journal a admis qu’alors qu’il avait auparavant une position "sceptique" sur la question, il soutient désormais pleinement la campagne BDS, insistant sur le fait que "le poids de ce moment - des violations des droits de l’Homme et du droit international par Israël et du cri de la Palestine pour la liberté - exige cette étape".
Ce changement de mentalité a été rendu possible par les campagnes de sensibilisation et les œuvres d’art présentées par la campagne de solidarité avec la Palestine de l’université.
Outre la mise en évidence de l’occupation israélienne permanente du territoire palestinien, des transgressions des droits de l’Homme des Palestiniens et des violations constantes du droit international par Tel-Aviv, elle a également reconnu qu’il existe un "déséquilibre de pouvoir écrasant" dans le discours et le débat entourant la question d’Israël et de la Palestine.
Ce déséquilibre, qui penche massivement en faveur du récit israélien au sein des institutions et de la gouvernance américaines, permet à 26 États du pays d’imposer une pression juridique aux entreprises qui décident de boycotter Israël.
Le comité de rédaction du journal a reconnu, à cet égard, que "nous sommes parfaitement conscients du privilège que nous avons d’avoir une signature institutionnelle, effectivement anonyme. Même sur ce campus, nombre de nos courageux camarades qui défendent la libération de la Palestine se retrouvent sur des listes de surveillance qui les associent tacitement et honteusement au terrorisme."
Lancé en 2005, le mouvement BDS prône le boycott des produits israéliens importés depuis les territoires palestiniens occupés en Cisjordanie, ainsi que le boycott et le désinvestissement des entreprises qui traitent ou ont des contrats avec l’occupation en cours.
Les luttes pour et contre le mouvement ont été observées dans les universités des pays occidentaux, en particulier aux États-Unis, et ont conduit des institutions de premier plan comme l’Université de Columbia, l’Université de Manchester et l’Université de l’Illinois à Urbana-Champaign (UIUC) à adopter des résolutions et des mesures en faveur du BDS.
Traduction : AFPS